Nouvelle loi sur l’immigration en Allemagne
Les principaux partis allemands ont lutté pour trouver une position commune sur l’immigration. Pour les Verts et le Parti démocratique libre, le projet de loi sur l’immigration ne va pas assez loin. Les différends ont déjà commencé avec le nom du paquet législatif. Beaucoup de chrétiens-démocrates (CDU) et de chrétiens de l’union sociale (CSU) ne voulaient pas d’un nom qui admettrait d’une certaine manière que l’Allemagne était un pays qui accueillait des immigrants, contrairement aux sociaux-démocrates (SPD). La lutte pour le nom n’est qu’un exemple des désaccords entre les partenaires de la coalition. On s’est demandé dans quelle mesure l’Allemagne devait être ouverte ou hostile à l’égard des migrants non ressortissants de l’UE, et dans quelle mesure les obstacles bureaucratiques devaient être levés, par exemple en ce qui concerne la reconnaissance des qualifications professionnelles étrangères. Le compromis sur lequel les principaux partis ont pu se mettre d’accord facilitera légèrement l’immigration. Toutefois, il ne va pas aussi loin que ce que les entrepreneurs, les artisans et les associations professionnelles espéraient, surtout en raison de la pénurie de travailleurs qualifiés.
Les Verts pensent que cette loi ne soutient pas l’immigration
Essentiellement, le projet de loi prévoit deux améliorations : tout d’abord, il devrait faciliter le travail en Allemagne pour les immigrés non ressortissants de l’UE ayant une formation professionnelle. Jusqu’à présent, les professionnels titulaires d’un diplôme universitaire peuvent venir en Allemagne pour six mois à la recherche d’un emploi. La condition est qu’ils puissent gagner leur vie. Un tel visa devrait désormais également être accessible à ceux ayant une formation professionnelle. La deuxième amélioration prévoit que les jeunes des pays tiers demandent un visa temporaire pour trouver une place dans un programme de formation. Pour beaucoup, les obstacles de la loi sur l’immigration de travailleurs qualifiés sont trop élevés. Cela ne s’applique qu’aux personnes qui satisfont les normes de formation allemandes, bien qu’il n’y ait souvent pas de formation similaire dispensée ailleurs.
Un député du Bundestag a fait remarquer que, dans le passé, seules quelques personnes hautement qualifiées avaient déjà eu recours à la possibilité de chercher un emploi en Allemagne avec un visa. En 2017, par exemple, un peu plus de 100 personnes sont venues en Allemagne de cette manière. Même si le règlement prévoit d’élargir son champ d’application aux travailleurs qualifiés ayant des qualifications professionnelles, le pays ne semble pas pressé. Les principaux partis allemands n’ont pas profité de cette situation sans précédent, étant donné que les employeurs, les syndicats et les associations sociales soutiennent actuellement une loi plus moderne sur l’immigration.
La coalition allemande n’attend pas plus de 26 000 immigrants
Selon les prédictions des principaux partis, la loi prévue ne suffirait pas à couvrir la demande de travailleurs qualifiés en Allemagne. Selon les études, il y a une demande annuelle de plus de 300 000 travailleurs qualifiés, comparativement aux 26 000 travailleurs qualifiés supplémentaires prévus par la nouvelle loi sur l’immigration. Actuellement, la carte bleue, aussi appelée la carte des talents, n’est délivrée en Allemagne que si une personne est titulaire d’un diplôme universitaire et d’un contrat de travail avec un salaire annuel minimum de 53 600 € brut. L’Allemagne a également besoin d’un système de points inspiré de pays d’immigration prospères comme le Canada ou la Nouvelle-Zélande.