Mesures sécuritaires renforcées pour les migrants au Mexique

Les migrants d’Amérique centrale désireux de lutter contre la répression exercée par le Mexique à sa frontière sud avec le Guatemala se sont précipités dans le pays alors que le gouvernement se préparait à envoyer des milliers de membres de la Garde nationale pour combler les lacunes de cette frontière. Le Mexique a convenu avec les États-Unis de démontrer qu’il peut contenir l’augmentation du nombre de migrants à destination des États-Unis, à la suite d’une menace du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane sur les marchandises mexicaines s’il ne le faisait pas.

Le ministre des Affaires étrangères mexicain a déclaré que son pays renforcerait le contrôle de sa frontière sud, notamment en envoyant plus de 5 000 membres de la Garde nationale. Le déploiement devrait commencer, bien que les témoins n’aient vu aucun signe du déploiement.

Les migrants se précipitent avant la mise en place des mesures

Une famille de migrants honduriens a traversé un étroit passage du fleuve Suchiate en provenance du Guatemala sur un radeau. Le voyage était particulièrement risqué pour la femme qui n’était qu’à un mois de l’accouchement. Derrière eux, le trafic quotidien régulier de la rivière se poursuivait sans relâche, sans qu’aucun fonctionnaire mexicain ne soit en vue. Les fonctionnaires des migrations sont restés à l’ombre des postes d’immigration sur un pont reliant les deux pays. Des radeaux improvisés faits de planches de bois flottant sur des tubes intérieurs géants transportaient de la bière Corona, du café et d’autres produits de contrebande du marché noir vers le Guatemala. Une demi-douzaine d’autres embarcations ont flotté vers le Mexique fuyant la violence des gangs et la pauvreté.

Accord pour éviter les droits de douane

Le Mexique et les États-Unis ont négocié un accord sur l’immigration pour empêcher Washington d’imposer des droits de douane sur les produits mexicains. Le gouvernement mexicain a accepté d’envisager de modifier ses lois sur la migration s’il s’avère incapable d’endiguer le flux des personnes. L’impasse au-delà de la frontière a mis la pression sur le président mexicain. Il a appelé à l’unité nationale, qualifiant la menace tarifaire d’injuste, mais jurant d’éviter la confrontation avec les États-Unis, le principal partenaire commercial du Mexique. Menaçant d’augmenter les droits de douane sur les importations mexicaines à plus de 20%, Trump veut que le Mexique accepte les demandeurs d’asile dans le cadre de ses efforts pour ralentir le flux des migrants et alléger la pression sur les autorités frontalières et d’immigration américaines qui sont surchargées. En décembre, le Mexique a accepté de commencer à accueillir principalement des demandeurs d’asile d’Amérique centrale pendant que leurs cas sont entendus aux États-Unis et ont absorbé un peu plus de 9 000 personnes au cours des premiers mois de cette année, selon le gouvernement mexicain.

Toutefois, selon l’accord conclu, des dizaines de milliers de personnes pourraient être renvoyées au Mexique avant la fin de l’année, ce qui accroîtrait la pression sur les autorités mexicaines chargées des migrations.

Aller aussi loin que dieu le permet

Le Mexique expédie plus de 75% de ses exportations vers les États-Unis, de sorte que toute décision de Trump d’imposer des prélèvements sur ses marchandises aurait de graves répercussions sur l’économie, qui est déjà en difficulté. Étant donné que les États-Unis n’avaient jamais réussi à sceller correctement leur propre frontière, les chances que le Mexique fasse mieux étaient extrêmement minces. Le déploiement de la police militarisée le long de la frontière est compliqué par le fait que la Garde nationale n’a été officiellement créée qu’il y a quelques semaines et que l’administration mexicaine cherche encore ses marques.