L’Europe aggrave son problème migratoire

L’Europe aggrave son problème migratoire

juillet 28, 2019 Non Par Les Graves Infos

Après l’apogée de la crise des réfugiés en Europe, la politique de l’Union européenne en matière d’immigration et de réfugiés est toujours en plein désarroi. Les autorités grecques ont averti qu’elles n’étaient plus en mesure de faire face aux dizaines de milliers de migrants détenus dans les îles de la mer Egée. Le nouveau gouvernement italien de droite a pris l’initiative de refouler des navires de sauvetage avec des centaines de réfugiés loin de ses ports, les laissant à la dérive dans la Méditerranée à la recherche d’un port « ami ». L’Espagne a proposé d’accueillir l’un des navires bloqués, mais peu de temps après, elle a changé d’avis.

L’Europe veut freiner le flux de migrants

Dans les coulisses, les dirigeants européens ont travaillé de concert pour empêcher une nouvelle recrudescence des arrivées, en particulier en provenance d’Afrique subsaharienne. Leur stratégie est claire : aider les candidats à l’émigration avant même qu’ils ne partent pour l’Europe en injectant de l’argent et de l’assistance technique dans les États le long des principaux couloirs de migration d’Afrique. L’idée, comme l’explique un accord conclu lors d’un sommet à Bruxelles, est de générer une transformation socio-économique substantielle afin que les gens restent dans leurs pays. Pourtant, les plans de l’UE ignorent le fait que le développement économique dans les pays à faible revenu ne réduit pas la migration, il l’encourage. Face à cette réalité, l’UE devra de plus en plus compter sur les pots-de-vin versés aux passeurs, aux régimes autocratiques et aux milices pour freiner le flux de migrants.

La première vague de migration

Comment en sommes-nous arrivés là ? À bien des égards, les dirigeants européens sont toujours aux prises avec l’impact de la crise des réfugiés qui secoue la région depuis 2015, date à laquelle un nombre record de personnes ont débarqué en Grèce, en Italie ou en Espagne après avoir traversé la mer Méditerranée dans des bateaux surpeuplés. Les arrivées sont passées de 50 000 en 2010 à plus 250 000 en 2014 et à plus d’un million en 2015. Rien qu’en 2014 et 2015, plus de 7 000 personnes sont mortes au cours de ce périlleux voyage à travers la mer, ce qui a conduit le pape François à décrire la Méditerranée comme un vaste cimetière.

L’Europe tourne-t-elle le dos aux réfugiés et aux migrants ?

Oui et non. L’Europe tourne le dos à l’afflux massif de ceux qui, pour des raisons économiques, cherchent une vie meilleure. Elle tourne le dos à ceux qui sont considérés comme un danger, que ce soit de leur faute ou pas. L’Europe s’est rendu compte qu’elle a ses limites, tant économiques que culturelles. Les Européens, avec leurs coûteux États providence, se sont peu à peu rendu compte qu’ils devaient protéger leurs frontières extérieures. Et si l’Europe veut conserver son niveau de vie et sa culture, elle doit être plus sélective. Toutefois, la population vieillissante de l’Europe aura besoin de personnes plus jeunes. Aujourd’hui, il y a une sorte de clash culturel qui est exploité par les politiciens : les Européens ont peur, d’une part, de leur avenir économique et culturel et, d’autre part, ils ne sont pas en mesure d’admettre qu’il est nécessaire de résoudre le problème démographique. Une immigration contrôlée pourrait être une solution acceptée par le public.